Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix – Edition 2013

Remise du Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Paix, édition 2013

« Celui qui se bat peut perdre mais celui qui ne se bat pas a déjà perdu » : Marie Roger Biloa, paraphrasant un de ses professeurs. C’est en ces mots que la présidente du jury du Prix Victoire Ingabire Umuhoza, édition 2013, a résumé l’action de Victoire Ingabire Umuhoza.

Ce 9 mars 2013, lors d’une cérémonie organisée par le RifDP à Bruxelles, le Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix a été décerné à deux lauréats :

Le Colonel Luc Marchal, ancien commandant de la force onusienne « Minuar » au Rwanda:

Mr Marchal n’a pas pu faire le déplacement mais a envoyé un message lu par la coordinatrice belge du RifDP [cliquer ici pour lire ce message]. Le prix lui a été remis en mains propres le 24 mai 2013.

Mr Luc Marchal s’est excusé de ne pas avoir pu être présent, il est ému d’avoir être choisi pour recevoir le prix pour la défense de la démocratie et de la paix. Il assure de sa détermination pour le combat pour la démocratie, tout en étant conscient que les difficultés de la vie peuvent susciter questionnement mais quand la cause défendue est noble, nous y puisons la force de continuer, et il a conclu en paraphrasant le Dalai Lama : « peu importe la force du vent en enfer, il ne pourra jamais éteindre la flamme de la vérité ».

Monsieur Sylvestre Bwira, congolais d’origine et activiste des droits de l’homme:

Sylvestre Bwira, de la RDC, a reçu son trophée des mains de Mr Matata Joseph, activiste des droits de l’homme également.

Mr Bwira a remercié, avec un profond sentiment d’humilité, le choix du jury. Pas facile d’égaler Mme Victoire Ingabire qui est une source d’inspiration à laquelle nous devrions puiser. Pour lui, Madame Ingabire est au-delà des frontières. Martin Luther King disait que « si vous reconnaissez qu’une cause est vraie et que vous ne voulez pas vous engager pour cette cause, vous êtes lâche. Votre passivité encourage le bourreau ». Il appelle tout un chacun à se battre pour la démocratie.

Mr Semushi, au nom de Mr Déo Mushayidi, lauréat 2012 et condamné à perpétuité au Rwanda, a lu un message envoyé par celui-ci. Le prix lui décerné l’année passée lui est parvenu, il a tenu à envoyer un message de remerciement, court bien sûr, vu les circonstances dans lesquelles il se trouve.

Mr Carrero, membre du jury, par son message adressé aux participant, a souligné qu’il faut suivre la trace de Victoire en écoutant sa voix intérieure.

Cette cérémonie a coïncidé avec la célébration de la Journée internationale de la Femme.

Le prix est remis après la délibération par un jury composé de grandes personnalités issues de différentes organisations de la société civile et des membres du Réseau international des Femmes pour la Démocratie et la Paix.

À qui a été décerné ce prix précédemment ?

Sont déjà récipiendaires de ce prix, en 2012, Monsieur et Madame De Beule, de nationalité belge, initiateurs de l’asbl SOS Rwanda-Burundi et Mr Déo Mushayidi, un tutsi rwandais rescapé, actuellement en prison à Kigali.

Ce prix est décerné à toute personne physique ou morale, s’étant distinguée par son travail, de manière pacifique, dans le domaine de la promotion de la démocratie, de la paix, de la liberté d’expression, du respect des droits de la personne et qui a contribué de manière significative à instaurer le rapprochement des peuples par le dialogue, le respect de la personne humaine, de la justice sociale dans le but d’améliorer la qualité de vie de la population de la région des grands lacs africains.

Historique

Ce prix a été créé par le Réseau International des Femmes pour la Démocratie et la Paix le 12 mars 2011, en hommage à Madame Victoire Ingabire Umuhoza. Ce prix incarne le courage, le leadership de Victoire Ingabire Umuhoza dans sa démarche pacifique et démocratique de résolution de conflits.

Mme Victoire Ingabire Umuhoza dont, le prix porte le nom, a été nominée au Prix Sakharov 2012. Elle s’est distinguée par la promotion du leadership féminin, la bravoure et la recherche de la résolution des conflits par voie pacifique. Ayant quitté les Pays-Bas en 2010 pour enregistrer son parti politique (FDU Inkingi) et se présenter aux présidentielles rwandaises d’août 2010, elle s’est heurtée au manque d’ouverture de l’espace politique au Rwanda et se retrouve aujourd’hui en prison.

Elle a pris sur ses épaules le destin de tout un peuple et de toute une nation en décidant d’affronter l’oppression qui règne dans son pays d’origine, dans l’espoir d’offrir au peuple rwandais une alternative de gouvernance démocratique et de paix durable. Elle est emprisonnée au Rwanda depuis le 14 octobre 2010 pour avoir osé exprimer des opinions différentes de celles du pouvoir en place.