Communiqué de presse des Avocats de Victoire Ingabire Umuhoza

Communiqué de presse des Avocats de Victoire Ingabire Umuhoza

Traduction libre de l’original anglais ci-dessous

Réponse aux déclarations récentes du Président de la République du Rwanda lors d’une réunion du « Unity Club » à Kigali.

 En ce 19 novembre 2024, nous, avocats de Victoire Ingabire Umuhoza, notons avec une extrême inquiétude les déclarations du Président de la République du Rwanda faites ce samedi 16 novembre 2024, au cours d’une allocution devant l’assemblée du « Unity Club » à Kigali. Ces déclarations, qui s’inscrivent dans le prolongement de propos diffamatoires et imprudemment incendiaires faits par le Président à l’encontre de Mme Ingabire, constituent une menace directe pour sa sécurité physique.

A partir de la 31e minute et 7 secondes de son allocution, le Président de la République évoque ceux qui ont été graciés et libérés de prison et qui sont actuellement loués par les étrangers comme étant des défenseurs de la démocratie, mais qui continuent à commettre les crimes pour lesquels ils avaient été condamnés. Le président déclare que « leurs jours sont comptés » et que « ceux qui doivent être corrigés, nous les corrigeons ».

Ces déclarations s’inscrivent dans la lignée de celles de juillet 2024, dans lesquelles il avertissait que Mme Ingabire « ne finira pas bien » et que le gouvernement rwandais « trouverait une solution appropriée », après avoir qualifié Mme Ingabire de « petite femme de génocidaire » et l’avoir ridiculisée parce qu’elle se considérait comme une opposante politique.

Ces déclarations doivent également être remises dans le contexte de nombreux rapports bien documentés et crédibles selon lesquels des collègues et membres du parti politique de Mme Ingabire ont été persécutés, arrêtés, torturés, enlevés ou assassinés, à l’instar de Illuminée Iragena en mars 2016, Jean Damascene Habarugira en mai 2017, Boniface Twagirimana en octobre 2018, Anselme Mutuyimana en mars 2019, Eugène Ndereyimana en juillet 2019, Syldio Dusabumuremyi en septembre 2019, Théophile Ntirutwa en mai 2020, et Venant Abayisenga en juin 2020.

Les déclarations du Président de la République sont incendiaires et incitent les membres importants de la communauté rwandaise à proférer des menaces à l’encontre de Madame Ingabire. Notre cliente reste extrêmement inquiète pour sa sécurité, d’autant plus qu’il lui est interdit de quitter le Rwanda et qu’elle doit rester sous résidence surveillée au Rwanda où sa localisation et ses déplacements sont connus et surveillés. Toutes les demandes d’autorisation de Madame Ingabire pour quitter le Rwanda afin de rendre visite à sa famille en Europe et de venir au chevet de son mari gravement malade ont été ignorées.

En tant qu’avocats de Mme Ingabire, nous rappelons que le gouvernement rwandais sera tenu pour responsable si Mme Ingabire subit un quelconque préjudice. Nous continuons à demander au Président de la République du Rwanda de prévenir et de déplorer publiquement toute tentative de menacer la vie et l’intégrité physique de Madame Ingabire, de garantir sa sécurité et d’accéder à ses demandes de quitter le Rwanda pour rendre visite à sa famille dont elle est séparée depuis 14 ans.