Laureats du Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix – 2017
Pour la sixième fois, Le RiFDP vient de décerner publiquement le Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix à l’occasion de la journée internationale de la femme célébrée le 11 mars 2017 en Belgique.
Anjan Sundaram, de nationalité indienne.
Anjan Sundaram est un journaliste qui a effectué des reportages en Afrique pour les journaux “The New York Times” et “The Associated Press”. Ses travaux paraissent aussi régulièrement dans Granta, The Guardian and The Washington Post. Il est l’auteur entre autres de “Stringer: a reporter’s journey in the Congo” et “Bad News: Last journalists in a dictatorship” où il partage son expérience de journaliste sur le terrain au Rwanda.
Il y aborde notamment les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes rwandais, un pays qui tient beaucoup à soigner son image et où aucune information non autorisée par le gouvernement ne peut sortir du cercle rwando-rwandais. Ses travaux lui ont valu des prix comme le « Frontline Club award » en 2015, et le « Reuters prize » en 2006. Anjan est diplômé de Yale University.
David Himbara, de nationalité rwandaise
Actuellement, Mr Himbara est éducateur, économiste et auteur qui travaille comme consultant dans la réforme économique africaine. Aupravant, Mr Himbara a été professeur d’université en Afrique du Sud de 2010-2013. Toujours en Afrique du Sud, il a travaillé comme consultant à l’université de Bloemfontein et pour le PNUD.
De 2006-2010, il a été conseiller politique et stratège, et de 2000-2002, il a été secrétaire particulier à la présidence de la République rwandaise. De 2002-2006, il a travaillé en Afrique du Sud comme stratège pour la province du Cap, il est revenu au Rwanda en 2006 quand il a été engagé à la présidence pour s’occuper du développement économique, surtout en ce qui concerne la compétitivité. Il est Docteur en politique économique de Queen’s University, Ontario. Sa dissertation a été publiée sous forme de livre intitulé « Kenyan capitalists, the state and development » en 1994.
Bénédicte Kumbi Ndjoko, congolaise (RDC).
Grande défenseuse des Droits de l’Homme, de la liberté d’expression et fervente défenseuse de la démocratie, Ndjoko Kumbi Bénédicte est titulaire d’une Licence ès Lettres en Histoire et en littérature anglaise de l’Université de Genève ainsi que d’un Master en Sciences de l’Education obtenu dans la même université. Elle enseigne dans une école secondaire de Genève.
Elle est co-auteur de deux livres « Les congolais rejettent le régime de Kabila » et « Créer en postcolonie 2010-2015, voix et dissidences belgo-congolaises ». Elle est très active dans la recherche de la paix et la défense des droits de l’Homme en RDC et de fait dans la région des grands lacs africains à travers l’ONG « Don’t be blind this time » dont elle est porte-parole. Elle a interpelé à Genève Mr Ban Ki Moon sur la paix en Afrique (voir “Face to Face with Ban-Ki-Moon,” https://vimeo.com/60884168). Pour Victoire, Bénédicte souligne l’héroïsme de cette dame qui dépasse les frontières rwandaises. Pour elle, Victoire est une figure emblématique pour l’Afrique entière. Elle se bat aussi pour l’éclosion de la vérité sur l’hécatombe des réfugiés en RDC et la mort de millions d’innocents congolais que le monde semble ignorer.
Alain de Brouwer (belge)
Monsieur Alain De Brouwer est licencié en criminologie de la Faculté de Droit de l’Université catholique de Louvain.
Sur le plan professionnel, il a exercé différentes fonctions à responsabilités au Parlement européen au sein du Groupe parlementaire du Parti Populaire Européen (PPE). Son domaine spécifique d’activités s’exprima principalement dans la Coopération au Développement et les relations entre les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) et l’Union Européenne (UE) ainsi que dans la promotion de la concertation avec les partenaires sociaux tant européens qu’ACP et ce, en vue de leur participation dans les politiques et programmes de coopération ACP-UE.
C’est ainsi qu’il participa à une trentaine de missions d’information et de réunions internationales en Afrique, dans les Caraïbes, en Amérique latine et en Asie. Ces missions impliquaient la participation aux débats de l’Assemblée paritaire ACP-UE et de ses groupes de travail ainsi que des visites d’évaluation à des projets financés dans le cadre du Fonds Européen de Développement (FED). Mais aussi la participation à des séminaires de formation de cadres et à des missions d’information portant sur des problèmes plus politiques tels que la promotion des droits de l’homme, la protection du statut des réfugiés, le rôle des ONG de développement, l’appui aux processus de démocratisation, etc. …
Au cours de son parcours professionnel, il a pu nouer de nombreux contacts avec, entre autres, des responsables de divers secteurs dans les pays de la région des Grands Lacs. En effet, il a été un témoin direct et privilégié d’une période charnière de l’histoire de cette région d’Afrique, puisque de mars 1990 à juillet 1995 il fut conseiller politique de l’Internationale Démocrate Chrétienne (IDC) chargé du secteur Afrique et à l’accompagnement des processus de démocratisation. Pour rappel, l’IDC est un mouvement politique international créé entre les deux guerres mondiales face à la montée des idéologies totalitaires de type fasciste ou soviétique. L’IDC rassemble actuellement plus de 80 partis et formations politiques d’inspiration humaniste.
Il est également auteur de nombreuses publications.
À qui est décerné ce prix ?
Ce prix est décerné à toute personne physique ou morale, s’étant distinguée par son travail, de manière pacifique, dans le domaine de la promotion de la démocratie, de la paix, de la liberté d’expression, du respect des droits de la personne et qui a contribué de manière significative à instaurer le rapprochement des peuples par le dialogue, le respect de la personne humaine, de la justice sociale dans le but d’améliorer la qualité de vie de la population de la région des grands lacs africains.
Historique
Ce prix a été créé par le Réseau International des Femmes pour la Démocratie et la Paix le 12 mars 2011, en hommage à Madame Victoire Ingabire Umuhoza. Ce prix incarne le courage, le leadership de Victoire Ingabire Umuhoza dans sa démarche pacifique et démocratique de résolution de conflits.
Femme d’un courage exceptionnel, impliquée dans un processus de résolution du conflit qui afflige le peuple rwandais depuis 1994, Victoire Ingabire Umuhoza se démarque par son leadership, son esprit d’abnégation qui dépasse les intérêts de son noyau familial et de son appartenance ethnique et régionale. Elle a pris sur ses épaules le destin de tout un peuple et de toute une nation en décidant d’affronter l’oppression qui règne dans son pays d’origine, dans l’espoir d’offrir au peuple rwandais une alternative de gouvernance démocratique et de paix durable.
Elle est emprisonnée au Rwanda depuis le 14 octobre 2010 pour avoir osé exprimer des opinions différentes de celles du pouvoir en place.